L’un de nos coups de cœur de Nouvelle-Zélande

L’un de nos coups de cœur de Nouvelle-Zélande

Vidéo en lien : L’impressionnante fonte des glaciers. Épisode 7, Nouvelle-Zélande.

Abel Tasman Park

Nous reprenons l’itinéraire que nous avions prévu. Arrêt dans ce parc très connu des néo-zélandais et fortement prisé en été. Un long trail est possible du sud au nord. Nous en ferons qu’une infime partie en parcourant 14 km aller-retour. Un sentier en parfait état surplombant la côte avec la possibilité de s’arrêter aux nombreuses plages.

Le temps est gris et pluvieux. Nous nous arrêterons au bout de 7 km sur une très belle plage, Abesten Bay pour y pique-niquer, puis demi-tour. Les paysages sont beaux. Les plages de sable clair ressemblent à du sucre roux. Le sable n’est pas du tout fin. Une jolie sortie mais qui ne restera pas le plus beau souvenir de ce pays.

Avant d’aller au campsite, nous nous arrêtons à Apple Split Rock. Un rocher posé non loin d’une plage, tout rond comme une pomme coupée en deux dans sa moitié. Une explication invoquant la mythologie maorie renvoie cette séparation du rocher à la rivalité entre deux divinités qui en revendiquaient chacune la propriété. Pour résoudre le problème, elles utilisèrent leur force divine pour la scinder en deux. Scientifiquement, l’hypothèse serait due à la présence d’une crevasse dans le rocher où de l’eau se serait infiltrée, elle aurait gelé au cours d’une glaciation et avec sa dilatation aurait fendu le rocher en deux. Un joli endroit à côté d’une plage sauvage.

Le temps est vraiment incertain, les journées passent mais les nuages eux restent sur place avec son lot de pluie. La météo est claire, la prochaine semaine sera identique si nous restons sur la côte Ouest, contrairement à la côte Est. Nous décidons de couper à travers l’île afin d’aller chercher le soleil et d’essayer de se coordonner avec nos amis du voilier Nawaks lors de leur excursion à terre. Nous allons vite, mais tant pis. Nous nous arrêtons quand même au lac Rotoiti pour voir le panorama et nous balader le long du lac. Ici les sandflies, en français phlébotomes, sont très présents et rendent le moment pas très plaisant. Ce sont des sortes de petites mouches agressives et qui mangent un morceau de peau. S’ensuit des démangeaisons importantes !

Nous ne nous attardons pas et continuons la route jusqu’à Maruia Falls. Une petite cascade très large avec de fort courant et un bord de rivière abrupte d’un côté, montrant la puissance des éléments antérieurement.

Nous reprenons la route et passons un col et le soleil s’invite à travers nos vitres. Que ça fait du bien. Nous continuons en fond de vallée et passons le Lewis Pass, une route magnifique, avec des panoramas grandioses.

Le mot grand espace prend tout son sens ici. Ces paysages qui nous rendent si heureux. Heureux de nos choix, heureux de vivre, heureux de vivre avec cette nature, heureux de découvrir le monde.

Halte

Nous décidons de nous arrêter à Hanmer Springs. Momo posé dans un campsite gratuit, nous rencontrons une famille française en tour du monde. Les enfants sont trop heureux.

Ils joueront jusqu’à tard le soir, tandis que nous parents partagerons de supers moments de partages d’aventures, d’expérience et de recommandations.

Les enfants n’expriment que très peu leur manque de copains, leur manque de sociabilisation avec d’autres enfants. Le manque est aussi fluctuant, mais quand ils rencontrent d’autres enfants, ils sont vraiment ravis et n’hésitent plus à aller demander de jouer ensemble. Ils savent que ces instants sont précieux et je pense qu’ils savourent ces moments là, peut-être plus que d’autres enfants. Il n’y a pas de jugements, pas de regard sur leur nationalité et la langue, pas de différence avec l’âge. Ils jouent simplement ensemble. Ils demandent à jouer, encore et encore. Nous modifions notre itinéraire pour rester un moment de plus avec cette famille, qui eux ont moins le temps que nous. Leur séjour tire à sa fin. Nous profitons de cette liberté que nous avons choisi pour offrir cette opportunité à nos enfants. Avant de repartir ensemble, nous leur proposons de nous accompagner sur une randonnée : le Mont Isobel qui culmine à 1319 mètres d’altitude avec comme intermédiaire une cascade. Une belle randonnée pour moitié le long d’une rivière et en forêt jusqu’à une belle cascade fine et longue.

Nous continuons 400 mètres pour trouver un premier point de vue sur la chaîne des Alpes. Et oui ici dans l’île du Sud, la chaîne de montagnes s’appelle également les Alpes. Nous continuons sans nos amis. Dur pour les enfants mentalement. Ils nous restent 1,8 km à parcourir en 1h30. Je vous laisse imaginer le dénivelé ! A force de monter, la végétation se fait de plus en plus aride, jusqu’à être quasi inexistante. Le soleil est rude et nous souffrons de la chaleur. A force de grimper, nos jambes brûlent. Les pauses se font de plus en plus régulières.

Camille ne comprend pas pourquoi nous montons alors que leurs amis sont descendus. Nous suivons des piquets comme itinéraire. Je propose de faire des micros pauses à certains piquets et de leur donner des petites étapes pour motiver les troupes. Patrice prend par moment les enfants par la main. Naël a étonnement une force mentale très forte ces derniers temps et avance à bon rythme. Camille croise un chien, nous le caressons un court instant et cela lui suffit à penser à autre chose. Elle parcourt les dernières centaines de mètres avec beaucoup plus d’entrain. Nous arrivons fièrement au sommet.

Un petit pique-nique et voilà nos enfants requinqués. Nous apprécions ce magnifique panorama sur 360 degrés, ses quelques fleurs des hautes montagnes et nous ne tardons pas à redescendre.

Le soleil est puissant et le seul coin d’ombre est un carré de 1 mètre sur 1 mètre créé par à un poteau de signalisation en cas de secours.

Nous redescendons à très bonne allure. Il nous aura fallu marcher 4h30 pour un dénivelé de 856 mètres positifs et négatifs. Les enfants nous auront donné une belle leçon de vie. Ils peuvent être fiers d’eux et de leur mental. On peut vous dire que c’était vraiment physique, même Patrice l’admet !

Nous retrouvons les copains CCME (de leur nom instagram) et faisons la route ensemble jusqu’à Kaikoura, une ville en bord de mer connu pour son Whale watching. Une ville très touristique. Nous ne trouverons pas de place pour la première nuit et irons quelques kilomètres trouver un campsite du DOC (appartenant à l’état), Un peu déçu de l’endroit, nous payerons environ 13 euros pour la nuit avec comme seul installation …. un WC ! Nous irons nous réconforter en prenant notre bain dans la rivière avec une eau avoisinant les 14 degrés. Le lendemain, nous retournons à la ville et irons faire 11 km de marche le long de la péninsule.

Une jolie ballade, passant par des changements de décor impressionnants: bord de mer, formation calcaire, champ d’herbe haute sèche, champ de vache et pinède.

Nous verrons encore des phoques à fourrure ainsi que nos premiers cormorans des Aucklands, une espèce endémique. Une dernière soirée tous ensemble avec un verre un peu plus tard sans les enfants. Nous quittons cette jolie famille. Pas facile les séparations, d’autant plus pour les enfants, mais nous savons que nous retrouvons Nawaks, donc d’autres enfants.

Direction la Péninsule de Banks

Nous roulons pour la première fois 4 heures d’affilées pour rejoindre nos amis à Akaora. Une petite ville avec des airs de France. Une ville charmante où un temps elle fût française pour essentiellement servir de point stratégique lors de la chasse à la baleine avant d’être reprise par la couronne britannique.

Le bord de mer est vraiment agréable entouré par toutes les collines, et la ville est un vrai trésor architectural.

Naël montre de la fatigue, un trop plein social et physique. Cette fois-ci nous ne nous faisons pas avoir. Patrice et Camille vont profiter des copains et je reste avec Naël dans notre petit cocon pour se ressourcer. Nous nous joindrons pour la soirée avec toute l’équipe. Je suis contente d’avoir pour une fois su dire non, stop et de ne pas être influencée par les avis ou les attraits extérieurs. Naël a pu vaquer à ses occupations et rebondir rapidement pour profiter et être mieux les jours suivants. Nous nous séparons de Nawaks tout en sachant que nous les révérons dans quelques jours lors de leur périple terrestre en camping-car.

En route pour le Sud

Nous avançons tranquillement sur la route prévue. Il y a moins de lieu à découvrir dans cette région, mais rouler à travers ces étendues de champs est agréable. Nous trouvons deux jolis campsites en bord de lac.

Nous passerons chez Fairlie Bakehouse dans la ville de Fairlie, manger les meilleures tourtes (pie en anglais) de Nouvelle-Zélande.

La dernière nuit fût très froide, peut-être 10 degrés, la plus froide depuis notre arrivée. Le temps est gris et venteux. Nous avançons en direction du Lac Tekapo (notre lieu de rendez-vous avec Nawaks). Il paraît que l’endroit est magnifique. Un peu pessimiste cette fois-ci, nous sommes déçus du temps que nous allons avoir à cet endroit… du ciel gris et de la pluie. Et bien non, nous passons un «pass» et nous découvrons un beau soleil. La météo n’était pas celle annoncée. Nous passerons une merveilleuse journée dans cette région.

Nous ferons la superbe randonnée du Mt John pendant 2h30 avec une vue imprenable sur le Lac Tekapo.

Sa couleur de l’eau glaciaire bleue turquoise, bleue pétrole est due à la présence du limon dans la glace, elle contraste avec les hautes herbes sèches jaunes-orangées. Le spectacle est grandiose.

Au loin, nous apercevons les Alpes enneigées. Le panorama à 360 degrés nous montre également les collines, les vastes plaines et la ville du Lac Tekapo.

La ballade se termine par un bain dans le lac. Nous décidons de faire 30 minutes de voiture pour dormir dans le campsite avec la plus belle vue jamais eue jusqu’à présent. Le spot est prisé des vanlifers, mais l’endroit est grand. Notre terrasse donne sur un panorama exceptionnel sur les Alpes, dont le Mont Cook culminant à 3124m, le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande.

Nous finissons cette belle journée en compagnie de nos voisins, une jolie famille québecoise commençant leur voyage de six mois autour du monde. Les adultes autour de la table pendant que les enfants jouent ensemble. L’endroit est aussi un lieu idéal pour découvrir les étoiles. Malheureusement, les nuages prendront place en même temps que l’obscurité apparaîtra.

Le lendemain, avant de retourner sur le Lac Tekapo, nous faisons une halte au Mont Cook Alpin Salmon, un producteur de saumon de la région. Les saumons sont élevés dans des canaux. Il faut savoir qu’il y a un système de barrage hydro-électrique qui relie 6 lacs entre eux. Une déviation est faite avec des canaux sous-terrain et la présence de turbine, ainsi que des canaux hors sol. L’électricité produite permet de fournir 100’000 foyers. Nous ne pourrons pas voir la ferme d’élevage de saumon car celle-ci est interdite au public. Cela ne nous empêche pas d’en acheter et de le déguster en sashimi un peu plus loin sur la route avec vue sur le Mont Cook.

Un délice pour nous 4. Nous goûterons également le tartare de saumon fumé. Avant de retrouver nos amis voileux et de passer une agréable soirée tous ensemble, nous avons visité la «church of the good sheperd», l’église du bon berger.

Une jolie petite église en pierre noire au bord du Lac Tekapo avec une vue somptueuse sur tout le lac.

Mont Cook

Nous voila dans le campsite au pied du Mont Cook accompagné de Nawaks et d’Im’Possible.

Cette majestueuse montagne des Alpes du Sud surplombe à 3724 mètres toute la Nouvelle-Zélande. Il faut savoir qu’elle grandit chaque année de 7 mm, sans compter l’érosion, dû au frottement des plaques tectoniques australienne et pacifique. Le lieu est prisé, mais le lieu en vaut vraiment le détour. Malheureusement, Camille ne pourra pas profiter autant que nous de ce lieu. Elle s’est tordue la cheville et présente une belle entorse. Nous limitons au maximum la marche pour qu’elle puisse se remettre sur pied rapidement et efficacement.

Nous faisons deux équipes. Patrice et Naël marchent ensemble avec les copains bateaux, puis moi je fais le même parcours qu’eux le lendemain.

Nous aurons fait deux belles randonnées : le Hooker Valley Track et le Sealy Tarns Track. La première est plutôt simple, dénivelé moindre sur 11 km. Un sentier par moment le long d’une rivière passant par trois ponts suspendus nous mène près des deux lacs Mueller et Hooker. Avec la présence des moraines, nous prenons pleinement conscience de l’ampleur de la fonte des glaciers. Les panoramas sont grandioses. Les montagnes se reflètent dans le lac couleur grisâtre.

Le glacier se jette dans le lac Hooker, quelques icebergs flottent. Un itinéraire à privilégier tôt le matin si vous aimez la solitude.

Le second trail est une montée pas très agréable car elle est la plupart du temps faite d’escalier. De 1892 marches très exactement (Naël et Patrice les ont compté!) pour aller jusqu’au point de vue avec 550m de dénivelé positif. Le trail continue jusqu’à un refuge. Au point de vue le panorama est très beau et offre une vue sur un des glaciers que nous voyons depuis le campsite ainsi qu’une vue imprenable sur le Mont Cook.

En fin de journée, nous ferons la connaissance d’une famille grenobloise ; Noémie, Nicolas et leur deux enfants Gaspard et Félicie, en voyage pour un an. Nous partagerons de très beau moment en leur compagnie et décidons de se joindre à eux pour la randonnée du lendemain. La cheville de Camille semble aller mieux et la randonnée est à plat.

Une autre randonnée est à faire, celle du glacier Tasman et de son lac. Nous avons commencé par nous diriger vers le glacier depuis le parking. Une route faite de pierrier nous fait longer la moraine mais nous cache définitivement la vue car tellement imposante. Au bout d’une heure, un petit chemin non balisé nous fait monter en haut de la moraine et nous donne une vue à couper le souffle sur le lac et le glacier.

Comme toute moraine, l’autre versant tombe à pique dans le lac. Nous ne nous attarderons pas. Ménageant la cheville de Camille et Naël étant fatigué de son importante activité physique des derniers jours nous retournons tranquillement en arrière. Patrice part explorer en compagnie de Nicolas et Gaspard un peu plus. Le chemin continue et permet d’arriver à un autre point de vue au pied du glacier dont la vue est toute aussi belle.

La route continue, mais ils n’iront pas plus loin.

Au retour, nous bifurquons tous ensemble pour passer près de trois jolis lacs reflétant les montagnes avant d’arriver au très beau point de vue depuis le début du lac sur tout le lac Tasman et ses icebergs, la moraine de part et d’autre, le glacier ainsi que les Alpes.

Nous nous rendons bien compte que le glacier a fondu au vue des positionnements des moraines, mais en voyant un panneau explicatif avec une photo d’où se trouvait le glacier en 1990, nous sommes juste estomaqués. Autant la nature est forte, autant elle peut être fragile. Nous restons perplexe et triste de ce que nous avons vu. Nos enfants viendront dans quelques dizaines d’années et il n’en ne restera plus rien. Le glacier fond de 480 à 820 m par an ! Actuellement de 24 km de longueur, ils estiment qu’en 2027 il sera de 20 km.

Nous nous arrêtons au magasin de saumon un peu plus bas et partageons un repas tous ensemble avant de se quitter. Nos chemins ne sont pas du tout les mêmes. Merci pour cette jolie rencontre courte, mais avec de beaux partages et moments de réflexion.

Le lac Tekapo et le Mont Cook restera un de nos coups de cœur de ce voyage en Nouvelle-Zélande !