Le Northland de Nouvelle-Zélande

Le Northland de Nouvelle-Zélande

Vidéo en lien : On découvre notre camping-car! et Traversée de la Nouvelle-Zélande.Géothermie,source d’eau chaude,dégustation de vin et ville nordique.

Notre début d’aventure sur les routes

Mardi 13 décembre 2023, nous prenons possession de Momo. Oui c’est le petit nom que nous lui avons donné, Momo comme motorhome.

Nous l’avons réceptionné la veille. Le temps de le nettoyer un peu et surtout de ranger toutes nos affaires, et de mettre en fonction tout ce dont nous avons besoin : eau, électricité, gaz et frigo, nous décidons de nous poser dans un camping pour nous familiariser avec Momo et à ce nouveau mode de voyage.

Camping impressionnant

Nous découvrons les campings en Nouvelle-Zélande. Les prix peuvent être assez excessifs et très variables. Ce premier camping nous impressionne. Des grills sont mis à disposition, des gazinières avec casseroles et poêles, eau chaude instantanée, WC et douche chaude très propre, sans oublier un coin lounge et un parc pour enfants, tout ça dans un cadre verdoyant à 5 minutes du centre-ville à pied de Kerikeri. Nous ne savons pas si tous les campings sont comme cela, mais nous sommes étonnés en bien. Bon il faut dire que nous n’avons que très peu d’expérience dans ce domaine, mise à part juste avant notre départ de notre aventure sur l’eau en 2020.

Pour trouver les campings, nous avons téléchargé l’application CamperMate. Sur cette application vous pouvez trouver toutes les informations concernant les campings, qu’ils soient payant, low cost ou gratuit. Elle vous indique également les stations services, les stations de vidange des eaux usées, d’eau potable, laverie et supermarché.

Kerikeri-Cap Reinga

Ça y est, c’est parti pour notre première étape. Nous décidons de partir tout au Nord pour ensuite redescendre tranquillement et repasser par Kerikeri afin de faire le service de Momo et changer 3 pneus sur les 6. Les paysages changent au fur et à mesure de notre remontée, en arrivant le plus au Nord la végétation est plus sèche, les arbres que nous voyons humides disparaissent. La végétation est plus aride et plus basse. Au loin, nous apercevons des dunes de sable.

L’arrivée au Cap Reinga est belle. De grandes falaises se jettent dans la mer. Nous prenons le chemin aménagé qui nous mène jusqu’au phare. Nous sommes à l’extrémité Nord de la Nouvelle-Zélande. Un endroit important dans la culture Maori. Oui, si vous ne le saviez pas, les premiers arrivants sur cette île étaient des Maoris, j’y reviendrai plus tard au moment opportun. Ce cap dans la tradition maori est l’endroit où les âmes partent pour le grand voyage vers le monde des esprits. Ils retournent d’où ils sont revenus : aux îles de la société.

Nous irons dormir deux nuits dans le campground Taputaputa face à la mer. Malgré le mauvais temps, nous profiterons d’une des randonnées avoisinantes. Nous ne la ferons que sur une partie car la durée est vraiment longue et c’est un aller-retour, pas très motivant pour les enfants. Nous partirons sur la côte Est en montant pendant environ 1 heure : un panorama sur le campsite et une superbe vue plongeante sur les falaises.

Le campsite est placé dans une jolie baie. La mer est en face de nous, avec un lagon un peu plus loin avec de la mangrove. Le lieu est bien prisé, mais il reste agréable. Nous inaugurerons notre barbecue, choix que nous trouvons plutôt agréable et judicieux. Il nous permet d’éviter de faire cuire la nourriture à l’intérieur et donc de chauffer l’habitacle et de mettre des odeurs. Il est toujours plus agréable pour nous de cuisiner en plein air avec en plus une vue plutôt sympa !

On commence notre descente

Après deux nuits tout au Nord, nous redescendons direction Wairere Boulders Reserve. Sur la route, nous nous arrêtons au Gumdiggers Park.

Un musée en plein air expliquant l’extraction de la gomme dans les souches des arbres Kauri.

Un arbre qui autrefois peuplait une bonne partie du «Northland». Une forêt qui a été disséminée durant la préhistoire. Plusieurs hypothèses ont été formulées comme un tsunami, l’éruption d’un volcan, un cyclone ou encore une météorite. Avec le temps, les troncs restants ont été recouverts de sédiment. Le peuple Maori a découvert la gomme du Kauri et l’utilisait comme combustible pour leur torche ou pour tatouer. Avec la colonisation, la gomme est devenue une industrie et a été exportée vers l’Amérique et l’Angleterre, et utilisée comme vernis, ajout dans la peinture ou encore le revêtement de sol.

A force, la réserve de gomme s’est épuisée. Aujourd’hui, le Kauri est utilisé pour son bois ou sa résine cristallisée en ambre pour les bijoux. Comme à Makatea, le site comporte de nombreux trous consécutifs des multiples extractions manuelles faites par l’homme. Vous pouvez également voir deux grosses souches de Kauri, un village reconstitué et les outils utilisés à l’époque.

Un peu plus loin, nous nous arrêtons sur la plage de 90 Miles Beach. Wow, je ne crois pas à ce jour avoir jamais vu de plage aussi grande.

Une immensité avec une petite brume de fond, l’image est belle. Il est possible de s’aventurer en voiture si vous avez un 4×4, ce qui aurait été sympa à faire !

Ayant fait de l’équitation étant plus jeune, je m’imagine aussi bien galoper le long de cette plage infinie.

Nous continuons notre route jusqu’à Wairere Boulders Nature Reserve et Campsite. Il n’y a personne pour nous accueillir. Une barrière ferme le campsite. Ici, si les propriétaires ne sont pas là, vous vous installez et vous payez soit en cash dans une petite boite ou alors par virement.

Voilà Momo posé dans un enclos au milieu des moutons et des montagnes avoisinantes. Le lieu est calme et reposant. De gros blocs nous surplombent. Le propriétaire viendra plus tard nous dire bonjour. Nous sommes comme d’habitude très bien reçu. Nous payerons 55 NZD pour deux nuits avec le droit d’accès à la réserve. Il nous a fait un prix. En été, le tarif habituel est plus élevé. Demain, nous partirons explorer les environs.

Wairere Boulders est une belle découverte, complètement imprévue. Aucun de nos guides n’en parlait. Nous l’avons découvert par hasard en cherchant un campsite et nous voilà parti pour deux heures de randonnée à travers une ancienne coulée de lave.

Nous longeons une rivière, escaladons de gros blocs de pierres formés au fil des années par l’érosion.

Nous terminons par The magic rock, une immense pierre surplombant la vallée.

Les enfants auront super bien marché, il faut dire que cette marche s’y prête bien. Elle est très variée et les propriétaires ont prévu un plan avec différents animaux à trouver durant la randonnée.

Nous quittons ce petit coin paisible avec une petite aventure. En s’aventurant dans ce campsite, nous nous sommes bien rendu compte de la pente importante pour s’y rendre. Pendant notre séjour, plusieurs véhicules dont un camping car ont montré de la difficulté à monter pour partir. Le sol est fait de terre et de gravier. Patrice a bien étudié et a émit un astucieux plan. Moteur chaud, prise d’élan et montée en 2ème. Momo et Pat le chauffeur sont montés sans encombre. Top !

Prochaine étape, Whangarei Treaty Grounds, l’endroit historique le plus important de Nouvelle-Zélande. L’entrée n’est pas donnée, compter 60 NZD par adulte. L’entrée pour les enfants est gratuite ce qui compense un peu ! Le musée est bien fait.

Un guide vous explique l’histoire et le site durant environ 30 minutes, il y a également plusieurs représentations sur la journée de danse maori.

Le site est beau et plusieurs endroits sont dédiés à l’histoire de la signature du traité entre la couronne anglaise et les différentes tribus Maori, le 6 février 1840, date où la Nouvelle-Zélande devint la Nouvelle-Zélande.

Un lieu à ne pas manquer pour comprendre un peu plus l’histoire de ce pays et voir de belles sculptures et des wakas (pirogues).

Quelques minutes de route plus tard, nous voilà dans le campsite de Haruru Falls. Nous sommes posés devant une cascade, le soleil nous fait face et nous réchauffe.

Une plage borde ce lieu et les enfants se régalent à jouer au bord de l’eau. Je vous l’avoue mon cœur balance entre prendre plus de temps pour moi, pour vivre le moment présent ou prendre le temps d’écrire et faire du montage vidéo. Notre rythme actuel est intense. Il nous faut réfléchir. Avec cette intensité, il n’est pas possible pour moi de poursuivre le blog, les réseaux sociaux et les vidéos. Être en voyage c’est aussi se connaître davantage, laisser place à des peurs ensevelies bien loin au fond de soi, se remettre en question. Je suis sensible, peut-être trop, mais je ne peux en fin de compte pas y faire grand-chose, juste apprendre, accepter et faire autrement. Il me faut reprendre un peu de force mentale pour réussir à partager. C’est quelque chose d’important pour moi, mais je dois accepter par moment de lever le pied comme on le dit. Je continue, à mon rythme du moment, sans vraiment savoir si cette suite aura lieu. Nous le saurons plus tard. Je me régale juste de ces moments paisibles devant cette nature, mon mari et mes enfants, loin de mes proches qui me manquent énormément.

Après un petit service pour Momo notre campig-car, nous repartons en direction de Omapere faire un petit stop pour admirer l’immense dune de sable qui lui fait face de l’autre côté du bras de mer. Nous continuons dans l’intention de nous arrêter voir les fameux Kauris dans la Waipoua Forest. Depuis le temps que nous prenons toutes les précautions en nettoyant nos chaussures en rentrant et en sortant des sentiers, sans savoir exactement pourquoi nous le faisions et à quoi ils ressemblent.

Premier stop : Tane Matuha, le plus ancien Kauri de Nouvelle-Zélande. Son âge est estimé à environ 2000 ans. Sa hauteur mesure 51,5 mètres et sa circonférence est de 13,8 mètres. Devant lui, nous nous sentons bien évidement tout petit.

Il est là, posé au milieu de milliers d’autres arbres plus petits. Une sérénité se fait ressentir dans ce lieu. Les gens croisés sont calme, je ressens l’humilité des hommes face à cette nature. Le nom signifie en maori «seigneur de la forêt». C’est également le nom d’un Dieu Maori.

Un peu plus loin sur la route.

Nous nous arrêtons au Kauri Walk pour voir Te Matua Ngahere, un autre Kauri, «le père de la forêt». Moins grand, mais avec une superficie plus grande, il est aussi très beau. On le sent plus vulnérable et plus vieux, beaucoup de ses branches sont cassées.

Dans ces sites, nous comprendrons mieux pourquoi autant de précautions sont prises pour la préservation de ces arbres.

Leur particularité est que leurs racines ne vont pas en profondeur, elles restent à la surface. Par moment, elles sont comme sorties de terre. Le fait de marcher à proximité abîme les racines et les rend vulnérable. L’autre problématique est sa fragilité face à un champignon qui les tue. Le promeneur en marchant à proximité des kauris, et donc de ses racines en surface, repend le champignon et engendre sa mort. En plus de ce fléau et de la catastrophe naturelle qui a décimé une bonne partie des Kauris dont je vous parlais plus haut, le kauri semble important dans la culture Maori.

Nous continuons notre route jusqu’à notre campground du Trounson Kauri Park. Pas de réservation et ici vous mettez l’argent dans une petite boite comme dans tous les campsite du DOC (appartenant à l’état). Tarif 20 NZD par adulte et 10 NZD par enfant. Nous profiterons du lieu pour randonner dans cette réserve dans une belle forêt de Kauris. Nous irons même essayer de voir les fameux kiwis de nuit. En nous promenant, nous avons croisé un responsable de la forêt, il nous expliquera comment les voir. Nous suivons à la lettre ses recommandations. Nous partons de nuit vers 21h30 : et oui, les kiwis ne sortent que la nuit. Nous marcherons silencieusement avec une lampe rouge uniquement. Les kiwis n’ont pas une bonne vision, ils ne voient pas les lumières rouges. Cette nuit là, ils se feront discrets. Nous n’entendrons que leur cri au loin dans la forêt. Nous rentrons bredouille, mais l’aventure était chouette à faire et Naël a su dompter sa peur. Bravo ! Nous ne manquerons pas de réitérer l’expérience.

Un noël tranquille à Whangarei

Nous continuons notre descente vers le sud en direction d’Auckland, nous y avons rendez-vous le 30 décembre pour fêter l’anniversaire de Patrice avec nos amis Nawaks, et par la même occasion passer le 31 ensemble depuis leur bateau avec vue sur les feux d’artifice. Mais avant cela Noël arrive, Nous décidons de nous arrêter à Whangarei. Une pause de 3 jours sera la bienvenue. Nous trouvons donc un camping sympa en bordure de forêt avec accès au centre ville très agréable avec son petit port. Pas de photos désolée : mère Noël était affairée à trouver des cadeaux de Noël à la dernière minute, pendant que Papa Noël buvait un smoothie avec ses enfants.

Les décorations et l’atmosphère de Noël sont peu présentes ici, cela ne nous dérange pas plus que ça. Les enfants apprécieront passer du temps au même endroit à jouer avec d’autres enfants néo-zélandais. Nous serons même invités à déguster un champagne chez nos voisins.

Notre objectif avant d’atteindre la plus grande ville de Nouvelle-Zélande est la réserve de Wairere. Nous privilégions de courte distance pour les enfants, nous faisons donc une pause dans un campsite gratuit à Port Albert. L’endroit est agréable, mais très prisé. Le soleil se couche et nous offre le plus beau coucher de soleil observé jusqu’à ce jour dans ce pays. Vue depuis un ponton, à marée basse le paysage est somptueux. Je savoure ce moment et je prend conscience que la liberté que je savourais sur Niue, je la retrouve également ici.

Nous atteignons le lendemain, non sans peine, notre dernier stop de cet article : Whatipu Beach. Route étroite et sinueuse. Momo est parqué dans un super campsite.

Le cadre est magnifique. Au loin la mer. Le son des oiseaux et des grillons résonnent dans nos oreilles. Calme et sérénité. Nous savourons ce que Niue ne pouvait pas nous offrir. Je ne sais pas si c’est une impression, mais j’ai la sensation que nous avons plus de temps pour faire les choses malgré que nos visites et changement de spots soient intenses. Dès notre arrivée, nous profitons de nous promener à la plage de sable noire. En y allant, le sable est brûlant. Bien que nous portons nos tongs, le peu de sable qui nous touche nous brûle. La marée est basse et le paysage sublime.

Les enfants savourent ce moment de plage et ils jouent avec l’eau et les vagues.

Nous profitons du lendemain pour randonner aux alentours. Le matin, nous crapahutons jusqu’au point de vue au sud de la plage. Vous le savez prendre de la hauteur est essentiel chez nous. Encore un moment fort en famille. Après avoir transpiré un peu, la vue à 360 degrés sur WhatipuBeach, Auckland au loin et le campsite en vaut vraiment la peine.

Nous continuons l’après-midi sur une partie du Gibbons Track pour arriver sur deux points de vue au nord. Le deuxième point de vue nous amène jusqu’en bord de falaise avec une sensation vertigineuse. Plus bas en amont, nous allons voir des grottes : Whatipu Caves. Il y en a 6 ou 7 en tout. Nous en verrons 4, dont une très grande et profonde. Nous terminons la journée avec un coucher de soleil somptueux se reflétant sur le petit cours d’eau.

Après deux nuits sur place et la sensation d’avoir fait le tour, l’envie nous prend de quand même voir Karekare Beach, la fameuse plage où plusieurs scènes du film «La leçon de piano» ont été tournées. Et bien nous avons bien fait ! Une très belle plage de sable noir avec un rocher posé en plein milieu. Une plage infinie, l’eau des vagues donne une impression de brume.

Un peu plus loin, un zone de baignade est autorisée et surveillée sur 50 mètres. Les enfants et moi en profitons pour nous mettre à l’eau. Enfin, nous n’irons pas bien loin. Les vagues sont grosses et impressionnantes. Nos corps ressentent bien la puissance de chaque vague. Nous resterons au niveau des jambes. Quelques vagues plus fortes nous balayent vers la plage et nous nous laissons porter par le courant en mode surf sans planche. Nous rions, nous rions. Les enfants ont comme moi cette envie d’aller toujours plus loin, toujours plus proche des vagues. La mer a cette puissance pour te captiver : ton regard, ton corps et ton cœur, un peu comme un aimant.

Nous finissons cette partie de la Nouvelle-Zélande à Piha. Apparemment l’une des plus belles plages proche d’Auckland et un spot de surf. Le lieu est tout de suite plus touristique, mais la plage est belle entre des gros rochers. Cet endroit ne restera pas dans nos places favorites, certainement dû au nombre impressionnant de voitures, de personnes et de sa ville juste à côté ce qui rend l’endroit tout de suite moins nature.

Il est temps de nous diriger vers Auckland afin de rejoindre nos copains du voilier Nawaks pour fêter les 50 ans de Patrice et pour nous faire un repas commun le 31 décembre.