Fakarava

Fakarava

Vidéo en lien : Paysages et plongées de rêve à Fakarava

Après deux semaines aux îles Marquises et différentes informations prises sur place, nous décidons de partir sur l’archipel des Tuamotu. Il est dit qu’au mois de juin une houle de sud peut être incompatible avec une vie en voilier et que pendant les mois de juillet/août le taux de pluviométrie est au plus haut. Nous étions partagés entre plusieurs envies. Nous optons donc pour les eaux turquoises des Tuamotu, tout en sachant que nous reviendrons en septembre sur les îles Marquises pour y passer plusieurs mois pour les explorer. Cette première approche avec ces îles nous a tellement conquit.

Une reprise de navigation en famille

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas navigué sur de longues distances en famille. Après mes angoisses en navigation, mon corps avait perdu toute confiance en lui. Il fallait reprendre la mer pour savoir. Savoir si je pouvais vaincre mes peurs, savoir si je pouvais trouver une solution, savoir si notre voyage pouvait continuer.

Les premières 24 heures furent difficile. Le bateau copain Nanuk nous a accompagné pour ce périple et même attendu. Un beau geste qui a été très rassurant pour moi. Merci à eux.

Niue a avalé les 500 miles de Nuku Hiva à Fakarava. Un créneau météo parfait. Vent de travers, Niue a filé et fendu les vagues harmonieusement. Malgré cela, ma sérénité n’était pas là. Les enfants ont très vite repris leur marque et leur quotidien en navigation : jeux, podcasts et dessins animés notamment. Le soleil et les nuits étoilées nous ont accompagné pendant ces 4 jours, des paysages toujours aussi beaux.

Notre entrée dans l’atoll de Fakarava

La particularité de la plupart des archipels de Polynésie Française est que ce sont des atolls. Un lagon y est présent. Pour y accéder, il faut passer par des passes. Certains atolls sont inaccessibles, soit à cause de leur passe qui n’est pas assez profonde, soit à cause du lagon qui n’est pas assez profond.

En raison des marées, il est important d’être attentif aux heures car les passes se prennent aux étals de marée montante pour entrer et marée descendante pour sortir. Il est important de respecter au mieux cela dû au fort courant qu’il peut y avoir dans ces passes.

Nous arrivons devant la passe Nord de Fakarava. Nous sommes surpris par le mascaret qui se trouve dans la passe. Nous sommes-nous trompés dans les horaires des marées ? Nous nous rendons compte que les marées ne sont pas toujours précises et différentes d’un atoll à un autre. Nous avons commis aussi l’erreur du changement d’horaire entre les îles Marquises et les îles des Tuamotu, soit 30 minutes de décalage. Un timing qui peut faire toute la différence ! Nous hésitons à entrer, le bateau copain y va. Le courant sortant est vraiment fort. Nous décidons d’entrer mais par le côté, là où le mascaret n’est pas présent et gardons nos voiles hissées. L’entrée se fait bien, mais pour une première entrée en matière, cette expérience nous met bien dans l’ambiance. Nous procéderons mieux la prochaine fois !

Le village de Rotoava

Nous voici ancrés devant le joli petit village principal de Fakarava, Rotoava. Un mouillage qui se fait par 10 mètres d’eau minimum avec de nombreuses patates de corail. Nous utiliserons la méthode des bouées sur notre chaîne afin d’éviter de faire des dégâts sur le corail et de rester coincé en relevant l’ancre. Cette méthode consiste à fixer des bouées tout au long de la chaîne pour que celle-ci soit en suspension et qu’elle ne traîne pas dans le fond.

Nous mettons pieds à terre après avoir amarré notre annexe au dock en béton, juste avant la station service. Nous découvrons une rue principale qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Pour trouver une adresse ici, ils parlent par exemple du PK3, qui est le Point Kilométrique 3 à partir du port, qui est le Point Kilométrique 0. A notre plus grand étonnement, l’île comporte des voitures. Il faut dire que l’île est vraiment longue. La route s’étend sur 4 km vers le nord jusqu’à l’aéroport et 15 km vers le sud. Les personnes se déplacent également en vélo électrique. En marchant sur le bord de la route, il n’est pas rare que quelqu’un vous dise bonjour depuis sa voiture. Des gestes simples, mais qui amènent une bienveillance, des gestes accueillants et un sentiment de convivialité. L’atmosphère est très calme. Une activité un peu plus intense à lieu lors de la venue du bateau avitailleur ou lors du passage de paquebot.

Nous découvrons la Poste, à cet endroit il est possible de retirer de l’argent mais aussi d’acheter des cartes de recharge Vini pour notre téléphone portable. Nous passons un peu plus loin devant l’école, la cantine, l’église Mormone mais aussi l’église catholique.

Une jolie petite église blanche au toit rouge. Dès le porche d’entrée, vous découvrez des décorations de coquillages faits main. Des abats-jours faits entièrement à base de coquillages, c’est magnifique. Une église très colorée à l’intérieur et nous retrouvons comme aux îles Marquises les cierges, le promontoire et divers mobiliers sculptés dans du bois.

Nous aurons l’opportunité de voir une procession. Un cortège organisé avec différents lieux pour prier. Des feuilles de palmiers spécialement tressées pour l’occasion avec des fleurs ont été soigneusement préparées pour se recueillir.

Des chants nous ont mené jusqu’à l’église. Un moment fort, bien que nous ne soyons pas pratiquants.

Quelques restaurants se trouvent dans le village. Nous irons au Requin dormeur pour un repas les pieds dans l’eau.

Nous nous régalerons bien sûr avec du thon cru au lait de coco, un plat incontournable ici.

Nous n’allons pas au restaurant régulièrement pour limiter nos dépenses et faire durer le voyage le plus longtemps possible, mais il faut l’avouer que cela fait vraiment du bien et participe également à la découverte de la culture locale en dégustant les plats typiques.

Nous avons la chance d’avoir une famille très aimante et nous avons droit par moment à un petit cadeau de leur part, comme d’aller manger au restaurant. Encore merci à notre famille de nous accompagner dans ce voyage positivement.

Ferme perlière

Qui dit Polynésie française, dit ferme perlière. Ici à Fakarava, plusieurs fermes perlières y sont implantées. Certaines ne font pas de visite. Nous déciderons de visiter celle du Havaiki lodge. La visite est gratuite et a lieu les lundis-mercredis-vendredis à 9h.

A la fin de la visite, il est possible d’ouvrir une huître et donc de repartir avec sa perle (tarif 3500FPC). Les enfants ont adoré choisir leur huître et repartir avec leur perle. Ici, ils l’appellent la perle du cœur.

Nous avons appris beaucoup de choses bien évidement, même étonnés d’apprendre tout le processus, en particulier le fait que les huîtres reçoivent une greffe d’une huître donneuse. Nous ne rentrerons pas dans les détails, mais voici un lien sur des explications faites par la réputée émission «c’est pas sorcier». Des explications simples et claires parfaites pour les enfants et qui permettent aux adultes également de mieux comprendre et de bien retenir le tout.

Hirifa

L’île de Fakarava s’étend sur 60 km de long et 25 km de large. Deux chenaux existent pour naviguer dans le lagon; le central et celui qui borde le côté Est. Attention, nous pourrions croire que le chenal donne une sécurité dans la navigation par rapport aux têtes de corail qui affleurent la surface de l’eau (dans le terme marin : des patates de corail), mais il n’en est rien. Il est important de rester en vigilance permanente car certaines «patates» se trouvent dans le chenal !

Le long du chenal qui borde la côte Est, plusieurs mouillages existent. Des mouillages sauvages, dans un endroit désert hors période de fabrication du Coprah. Pour une fois, nous trouverons un chemin nous menant à la côte au vent. Cette côte au vent toujours plus hostile, où le vent balaye notre visage sans précaution et où le bruit des vagues fait écho dans nos oreilles. Des éléments qui nous font bien comprendre que nous sommes vivants et cette sensation de liberté s’envenime en nous.

Plus bas au sud, nous mouillons Niue dans 3 mètres d’eau. Mouillés dans du sable et de l’eau turquoise devant une belle plage, nous voilà dans le lieu le mieux abrité de Fakarava, Hirifa, surtout par vent de sud. Cet endroit est surtout réputé pour le kite surf et wing foil. Pour nous ça sera plutôt paddle, barbecue et baignade.

Passe Sud

Le lieu incontournable de Fakarava, endroit mondialement connu pour la plongée dans sa passe sud, nous passerons du temps ici et ferons des plongées incroyables. Nous serons pile au moment de la période de reproduction des mérous qui a lieu en juin, à la pleine lune.

En plongeant, des milliers de mérous se trouvent juste en dehors de la passe. Un comptage effectué par une équipe scientifique en 2015 en a recensé 18’000 ! Ils ne nagent pas en pleine eau. Ils sont posés sur le fond ou sur les coraux, en nageant il faut presque les pousser pour pouvoir passer. Un spectacle incroyable, bien qu’ils ne soient pas d’une couleur très contrastante avec les fonds.

Nous plongerons tous les jours jusqu’à la pleine lune. Ce jour là, les mérous se sont déplacés, ils sont tous à poste dans le milieu de la passe, prêts à déposer leur laitance. Parmi ce spectacle, les requins sont en nombre conséquent (la même équipe scientifique en a recensé 700 !) : requins à pointe noire, requins french manucure et requin gris.

Répartis à 3 endroits, ils tournoient dans le courant pour se reposer et s’oxygéner. C’était une première pour nous de plonger avec les requins, donc une petite appréhension se faisait ressentir, mais dès que nous nous sommes immergés le spectacle est tel et la proximité avec eux nous font oublier cette appréhension.

Des raies léopards et des poissons napoléon énormes se mêlent à ce magnifique moment. Pour couronner le tout, les fonds sont tapissés de coraux, ils sont très beaux et en très bon état. Nous nous sentons heureux et rassurés de revoir une faune et une flore comme cela. Il faut savoir que cette richesse n’a lieu que dans cette passe qui est favorable à cela. Nous vous recommandons de visionner un magnifique film documentaire: « Le mystère mérous » de Laurent Ballesta qui est photographe, plongeur et biologiste naturaliste français.

Un endroit accessible aussi pour le snorkeling ! Nous avons aussi beaucoup apprécié le fait que cette passe est facilement accessible avec les enfants. Par marée rentrante, nous allons jusqu’à la sortie de la passe et nous nous laissons dériver dans l’eau avec notre annexe à la main. Les enfants adorent filer avec le courant, c’est une sensation et un jeu magnifique pour eux.

Vous vous demandez certainement comment nous réussissons à plonger alors que nous avons nos enfants ? La solidarité entre bateau, encore et toujours ! Alors merci à tous ceux qui se reconnaîtrons, ces moments ont été pour nous très ressourçants et appréciés tant personnellement que pour le couple. Des moments rien que pour nous, dans notre passion, notre élément. Une énorme bouffée d’air à moins 30 mètres.

La passe sud c’est aussi son ambiance au motu de Tetamanu. Un tout petit village, une église et sa petite plage charmante où vous pouvez voir aussi une belle faune aquatique.

Ces quelques maisons sur pilotis et le bar de la pension où vous pouvez boire un verre devant le sunset et selon l’horaire des marées, des tourbillons d’eau tellement le courant est fort.

Les sables roses

Du mouillage de la passe sud, nous partons explorer cet endroit en annexe. Après 15 minutes, nous arrivons dans un lieu magique. Plusieurs motus côte à côte, sables coralliens roses, cocoteraies et «piscines» naturelles.

Un lieu idéal en amoureux ou alors accompagnés des bateaux copains : barbecue ou pique-nique au programme.

Il faut bien choisir l’endroit et le moment où venir car le lieu est très prisé par les tours opérateurs.

Passe nord

Après avoir fait la passe sud, nous avions également envie de plonger dans la passe nord, mais cette fois-ci avec un club de plongée, car la passe est beaucoup plus large, plus complexe et avec plus de courant. Malheureusement, cette plongée ne nous a pas conquis du tout. Une plongée intéressante pour sa technicité au vue du courant et du relief, mais les fonds sont très abîmés, peu colorés et durant la plongée nous sommes souvent en statique, accrochés au coraux dans le courant. Quelques bancs de poissons viennent égayer la plongée. Je n’oserai pas vous écrire ces lignes si nous n’avions pas retenter une seconde plongée, mais notre ressenti a été le même après une deuxième plongée.

La passe nord, c’est aussi un mouillage sur bouée à la balise par beau temps. Ici nous avons fait un magnifique snorkeling autour de la balise, des coraux magnifiques et des eaux très poissonneuses.

Les bateaux copains

Oui c’est ainsi que nous nous appelons entre les différents bateaux dont nous croisons la route. Des personnes importantes dans le voyage. Des personnes avec qui nous pouvons échanger, partager, s’entraider et aussi nous sentir moins seul si loin de notre famille et nos amis.

C’est dans cet atoll que nous croiserons le plus de bateaux copains en même temps, avec ou sans enfants, des bateaux déjà rencontrés auparavant ou avec qui nous étions en contact sur les réseaux et aussi avec les copains des copains. Des moments super agréables et qui nous font du bien. Nous vous saluons les copains, merci pour les moments partagés et nous vous souhaitons bon vent !

Un temps pour méditer :

Partir avec une date de retour éloignée, c’est pouvoir se donner le temps de voyager au rythme que nous souhaitons le moment venu. Avoir du temps participe à notre liberté.

Pour les voileux :

Une taxe de séjour est à payer à la mairie de Rotoava de 55 franc pacifique (env. 46 centimes d’euros) par jour et par personne à partir de 12 ans, et une taxe pour les poubelles de 1000 franc pacifique (8,35 euros) par semaine. Vous pouvez déposer vos poubelles au dock des annexes. Il n’y a pas de poubelles à tri, mais il semblerait que celles-ci soient en train d’être mises en place lors de notre passage.

Il y a un bateau avitailleur qui passe tous les mercredis (4 mercredis sur 5).

Vous trouverez des produits frais très variés. Attention les fruits et légumes partent très rapidement. Si le bateau avitailleur arrive tôt le matin, l’après-midi, il ne reste plus rien dans le magasin de la station service, bien sûr cela dépend également du nombre de voiliers présents. Vous pouvez aller voir au magasin de la boulangerie, les fruits et légumes partent moins vite. Il existe des moyens de faire vos courses directement par internet à Tahiti et de vous les faire livrer par le bateau avitailleur. Nous ne pouvons pas vous en dire plus, car non testé. A la boulangerie, vous trouverez du bon pain et quelques viennoiseries. Si vous n’êtes pas matinal, vous pouvez le réserver la veille pour le lendemain.

La station service est très bien faite, vous y trouverez du gasoil et de l’essence. Vous pouvez amarrer votre bateau au dock pour y faire le plein.

Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez faire appel à Fakarava Yacht Service, Stéphanie et Aldric sont très réactifs. Ils proposent divers service comme : remplissage des bouteilles de gaz, laverie, petites réparations sur les voiles, carte VINI, transfert aéroport. Ils ont un très bon réseau sur l’île.

Concernant les mouillages, il semblerait qu’il y en ait que 4 autorisés : 4 bouées à la passe Nord (2 à la balise et 2 côté motu), mouillage devant le village de Rotoava, mouillage d’Hirifa et 6 bouées à la passe Sud. Pour les mouillages le long du chenal bordant la côte Est, le droit n’est pas forcément clair.