Tahiti

Tahiti

Vidéo en lien : On dit au revoir à notre voilier et visite de Tahiti

Après une navigation depuis Makatea à une vitesse moyenne de 8 nœuds dans de petits airs, nous arrivons à Tahiti.

Nous anticipions un peu ce retour à la civilisation et bien mal nous en a pris ! Nous posons l’ancre dans 2 mètres d’eau cristalline avec pour voisins des raies et des tortues. Oui, j’avoue, il y a aussi quelques centaines de bateau répartis tout le long du lagon, du mouillage dit de l’aéroport où nous nous trouvons, jusqu’à la Marina Taina. Le décor est beau et notre terrasse donne directement sur l’île voisine, Moorea.

Un joli mélange

Tahiti est un joli mélange de la Polynésie, avec la civilisation. Sur une très petite partie, vous trouvez la ville de Papeete, son port de commerce, l’aéroport, le lagon, le sport favori le Va’a, les plongeurs et les pêcheurs. C’est toujours étonnant de voir la vie traditionnelle que nous avons pu découvrir dans les Tuamotu juste à côté de cette civilisation que nous retrouvons chez nous en Europe. Les Tahitiens ont su garder leurs valeurs et c’est tout à leur honneur !

Ce mélange nous permet de rester dans le voyage et de continuer à découvrir et à apprécier cette culture attachante.

Terminus, tout le monde descend

Comme vous le savez certainement déjà si vous nous suivez sur les réseaux sociaux, nous avons décidé de continuer notre voyage à terre. Nous vendons donc Niue. Un choix bien-sûr pas facile à faire. Quitter notre cocon, refaire un pas de géant dans le vide, se demander si cela va nous convenir, sans parler du coût énergétique que cela nous demande. Vous vous dites certainement de quelle énergie je parle, que nous sommes en «vacances» et que nous sommes reposés et pleins d’énergies. Certes, mais il ne faut pas croire que voyager est de tout repos, que ces modes alternatifs ne demandent pas d’énergie. Combien de navigateurs arrêtent leur voyage car ils sont fatigués, combien de tourdumondiste d’un an sont contents de rentrer chez eux ? Faire l’école, penser sécurité, les changements, l’administration, le quotidien n’est pas toujours simple, il faut anticiper la nourriture, le logement, l’eau et l’électricité. Vivre 24h/24h ensemble, avoir peu de moment pour soi, peu de moments avec ses amis et sa famille. Nous sommes loin de nous plaindre et c’est un choix de notre part, mais je voulais juste vous exposer comment nous ressentons les choses.

Un changement de mode de transport qui implique aussi de se décharger drastiquement de nos affaires. Le but étant de partir avec 4 sacs en soute et 4 sacs en cabine pour voyager le plus léger possible en van ou en sac à dos. Un objectif que nous prenons plaisir à faire. S’alléger et surtout se dématérialiser est une belle valeur à nos yeux. Cet objectif nous demande pas mal de temps en plus de s’occuper des enfants et de Niue. Pour cette raison, nous avons fait appel à un broker. Cela nous a permis de nous décharger de l’administratif et aussi de toucher un panel plus grand de potentiels acheteurs, notamment en Nouvelle-Zélande et en Australie, et de ne pas avoir à gérer la langue anglophone.

Le 1er novembre, l’annonce est en ligne, avec photos et vidéo de présentation de Niue. En 24 heures, nous avions eu les premières touches, mais il semblerait que les américains aient de la difficulté à assurer des voiliers de 1994 en zone cyclonique. Une semaine après un néo-zélandais signe un compromis de vente. La semaine suivante, le lundi, il vient visiter et essayer Niue. Le jeudi l’expertise est faite et le dimanche la signature définitive du contrat de vente est posée. 3 semaines a été le temps qu’il nous aura fallu pour vendre Niue. Autant dire que ce fût rapide et un peu déstabilisant, mais une transition qui nous permet de continuer notre voyage sans trop d’attente. Nous aurons encore 2 semaines et demi pour tout vider et prendre soin de Niue. Avant de pouvoir vraiment se projeter et avancer dans la suite de l’aventure, nous attendions les fonds avec la signature définitive. Ce fût chose faite le 24 novembre 2022.

Un pas dans le vide

Des projets comme ceux-ci ne se font pas simplement. Il y a toujours beaucoup d’interrogations, de remise en question. Il y a cette excitation qui se crée en toi, qui se fait ressentir à l’extérieur, qui est contagieuse avec les personnes qui vont t’accompagner. Il y a aussi tous les doutes qui te rappellent à l’ordre et qui pourraient te faire revenir sur ta décision. Il faut peut-être une petite part de folie ou d’inconscience pour entreprendre de telles décisions, en tout cas un amour profond pour l’aventure, la découverte et avoir une soif d’apprendre avec le voyage. A un moment donné, il faut faire un pas dans le vide, dans l’inconnu, sinon tu ne le fais jamais. Ce pas a été fait il y a maintenant deux ans et demi. Avec la vente de Niue, nous en faisons un deuxième. Celui-ci n’est pas le même, nous continuons sur un support inconnu et c’est aussi tellement enrichissant d’apprendre et de voir autre chose. Nous sommes heureux pour cela et nous sommes heureux d’aller en terre inconnue. Toujours apprendre, s’enrichir, partager, découvrir, grandir, vivre et se sentir libre !

Il semblerait que la séparation la plus dure soit entre Naël et Niue. Il est heureux et enthousiaste des nouvelles aventures à venir, mais il souhaiterait garder les deux moyens de transport. Quitter son lit, ses doudous et son cocon n’est pas chose aisée. Nous faisons au mieux. Nous prévoyons un sac de couchage pour l’aspect cocon. Les gros doudous, dont il ne voulait pas se séparer, ont été vidés pour prendre moins de place et nous essayons de garder le maximum de repères. La transition a été préparée longtemps en avance avec les enfants. Cela fait déjà plusieurs mois que nous parlons de vente. Nos affaires ont été vendues au compte goutte et permet une certaine acclimatation. Nous nous sommes faits des amis à terre qui nous ont aidé et hébergé au dernier moment. Dans notre prochaine destination, nous retrouvons un copain bateau où nous passerons du temps à bord ce qui permettra d’avoir encore des repères. En temps que famille atypique, nous devons encore plus penser, anticiper et adapter tout changement.

Papeete

En attendant la vente finale, nous passerons du temps à la marina de Papeete ce qui nous laissera apprécier la ville principale de Tahiti.

Le bord de mer est très agréable avec le jardin de Paofai ainsi que les alentours du marché.

Mairie de Papeete

Le reste de la ville ne nous a pas offert un émerveillement pour nos yeux. Nous avons apprécié déambuler dans le marché : fleurs, petites restaurations, artisanat local, perles, paréos, poissons, légumes et fruits. Le marché s’étend sur certaines ruelles extérieures et il n’est pas rare de croiser plus loin des femmes qui font des colliers ou des couronnes de fleurs.

Tous les dimanches, les agriculteurs de l’île viennent vendre leur récolte. Ils sont dans toutes les ruelles avoisinantes. Il faut venir très tôt, vers les 5-6 heures et attention le marché ferme à 10h ce jour là. Notre tentative d’y être fût un échec, nos horaires n’étaient pas les bons. Patrice ressaiera quelques semaines plus tard et s’en est régalé.

Un petit groupe de joueurs de ukulélé joue souvent non loin de la marina ; qu’il est agréable de s’arrêter et apprécier les sons. Nous observons également avec intérêt un instrument pas commun, construit de façon artisanal avec un gros seau, un bout de bois et une corde.

Nos journées sont rythmées par la vente de notre matériel, le rangement, la préparation de nos affaires et le va-et-vient au marché pour profiter des plats locaux ainsi que des fruits, légumes et poissons.

Une jolie ambiance règne sur le ponton de la marina. Nous côtoyons d’autres personnes qui vendent leur bateau et nous échangeons sur le stress et les émotions que cela engendrent. Nous discutons aussi avec de nouveaux propriétaires, pour certains ils n’ont jamais navigué comme c’est aussi le cas de l’acheteur de Niue. Des échanges agréables entre bateau, une atmosphère que nous quitterons bientôt pour découvrir celle des vanslifers et des backpackers.

Nous profitons également d’être en marina pour découvrir sereinement l’île de Tahiti et de Moorea. Notre prochain article sera dédié à cela avant d’entamer la suite de notre tour du monde à terre.