Kauehi

Kauehi

Vidéo en lien : L’une des passes les plus difficiles des Tuamotu

Au sud d’Aratika, cet atoll fait aussi partie de la commune de Fakarava. Mouillés devant l’unique village, Tearavero, situé au nord-est, nous avons parcouru tout le lagon du sud-ouest au nord-est, soit 8 miles nautiques (un peu plus de 14 km). Je crois que c’est bien le village qui a le plus beau panorama de ce que nous avons vu jusqu’à présent.

Le village

Comme chaque village, nous retrouvons un grand dock bétonné. La différence par rapport aux autres, c’est que celui-ci est entouré de très peu d’eau. Le bateau avitailleur ne peut donc pas accoster. Il est obligé de décharger avec des barges.

Nous trouverons l’unique restaurant de l’île ou plutôt snack, mais avec un hamburger et des frites très bonnes et un prix (1000FPC soit 8,35 euros) défiant toute concurrence, ici, dans les Tuamotu. Un peu plus loin, nous faisons face à la grande église. Nous retrouvons les abats-jour en coquillage mais aucune sculpture en bois.

La mairie date de 1884.

Qu’il est agréable de se promener dans des rues et de découvrir chaque jour un peu plus la façon de vivre des Paumotus. Une dame d’un certain âge balaye le sable corallien devant chez elle avec une feuille de palmier. Elle s’assoit régulièrement sur une chaise pour reprendre son souffle s’emble-t-il, elle observe, elle nous sourit. Le vent s’engouffre par les fenêtres inexistantes des habitations et fait danser les rideaux aux couleurs des pagnes.

Nous marchons, un bruit attire notre attention depuis un moment. Plus nous avançons plus le bruit se fait fort et nous met dans un inconfort. En continuant, nous passons devant le groupe électrogène du village qui est situé en plein milieu de celui-ci. Certaines maisons se trouvent à seulement quelques dizaines de mètres. Nous nous interrogeons sur sa localisation. N’y avait-il pas d’autres choix ? Un bruit qui met fin à cette quiétude que nous ressentions au départ. Nous sentons une certaine frénésie dans le village. Des noix de coco sont parsemés ici et là et sèchent au soleil.

Les voitures se déplacent avec des sacs remplis de noix de coco séchées.

Nous apprenons que la bateau avitailleur arrive demain et que la population s’affaire à terminer de remplir et amener leur sac au port. Le coprah (noix de coco séchée et amenée à Tahiti pour en faire de l’huile) est leur principale source de revenu. Nous observons également des tas de noix de coco.

Après renseignement, ces noix de coco ont été récupérées dans l’eau. Elles ont été emportées par la montée des eaux d’il y a quelques semaines (cf. article Toau).

Un paradis dans le paradis

L’une des choses qui nous manque dans les Tuamotu sont les produits frais comme les fruits et légumes. Sur les atolls déserts, vous ne trouvez rien mise à part de la noix de coco. Sur les atolls habités, les principaux fruits et légumes que vous trouvez sont acheminés via Tahiti. Selon l’atoll toutes les semaines et pour d’autres toutes les 3 semaines. Les jours suivants l’avitaillement, il ne reste plus grand chose ! Quelques habitants cultivent pour leur propre consommation et d’autres en quantité plus importante pour en vivre. Il est vrai que cultiver dans de la roche corallienne complique un peu les choses.

En nous promenant dans le village, nous avons tout de suite remarqué un petit coin de paradis ! Un jardin de tomates énormes, des papayes, des courges, on n’en croyait pas nos yeux. Mettez-vous à notre place ! De plus qui dit culture locale, dit plus écolo et surtout meilleur. Nous nous hâtons d’y entrer. Nous faisons la connaissance de Roka, un marquisien marié à une Paumotu. Ayant le mal du pays, il a crée depuis 7 ans son potager qui pousse exclusivement dans du sable. Incroyable ! Tomates, papayes, poivrons, basilic, oignons, bananes, courges, salades et herbes aromatiques, tout y est cultivé avec amour, c’est un délice. D’autres légumes comme la carotte a été expérimenté, mais elles ne grossissent pas assez.

Un couple adorable, ils nous partagent leur passion et leur vie ici. Un endroit où vous pourriez rester des heures à échanger. Si vous passez par-là, allez «chez Roka» sans hésitation. Nous avons découvert également que le petit snack du port est tenue par sa femme. Vous retrouvez donc dans votre hamburger des légumes de ce jardin. Un couple pleins d’idées !

Rencontre avec la mairesse

Oui oui c’est bien écrit mairesse. Ici en Polynésie française, Madame le Maire, se dit mairesse. Nous avons eu l’opportunité la croiser et d’échanger avec elle. Des rencontres toujours très intéressantes. Elle a été élue il y a 2 ans et pour 5 ans. Elle n’est pas née dans les Tuamotu mais dans l’archipel des îles Australes. Son mari est Paumotu. Elle nous fait part de ses difficultés de gérer une Mairie, mais également en tant que femme.

Pour ce qui est des chiffres, Kauehi compte environ 280 habitants, dont environ 27 élèves. L’école reçoit des élèves jusqu’au CM2.

Les sables roses de Kauehi

En fin de compte presque chaque atoll a ses sables roses ! Ici ils se trouvent dans le sud, alors nous mettons le cap sur le sud de l’atoll où nous passerons quelques jours en attendant l’anniversaire de Camille.

Notre programme est toujours un peu le même… Barbecues, baignades, explorations sur terre et sous l’eau, activités manuelles et beaucoup de partage avec nos amis Nawaks.

Comme tous les lieux de sables roses que nous avons découvert jusqu’à maintenant, ils sont tous extrêmement beaux. Ce sable corallien avec sa teinte rosée et les dégradés de bleu en arrière plan sont vraiment reposants, relaxants et doux pour les yeux. Des lieux propices à la réflexion et à la méditation.

Joli cadre pour un anniversaire

Voilà, notre fille Camille fête ses 7 ans. Lorsque nous sommes partis vivre sur Niue, elle en avait 4. En commençant le voyage, elle en avait 5. Deux ans de vie nomade, de découvertes, d’apprentissage, de partages, de moments durs, intenses et des moments d’amour. On dit souvent qu’on ne voit pas grandir ses enfants, que le temps passe sans pouvoir le rattraper. Nous pourrions nous dire que d’être 24 heures sur 24 ensemble nous empêcherait de nous rendre compte qu’ils grandissent autant physiquement qu’intellectuellement. Étrangement, ce n’est pas du tout le cas. Cette vision était assez vrai à terre, mais elle ne l’est pas dans notre mode de vie actuel. Est-ce le fait que notre routine est moins prononcée ? Notre cerveau est-il moins pollué par ce qui nous entoure ? Avons-nous plus de temps pour prendre le recul sur nos enfants ? Est-ce le signe que nous avons grandi intérieurement nous adultes ? Sommes-nous plus à l’écoute et/ou soucieux de leur développement vu que nous ne sommes pas dans un «cursus standard» ?

Un anniversaire certes dans un cadre magnifique, mais un anniversaire loin de sa famille et de ses amis. Camille n’a pas l’air de s’en formaliser. Elle est heureuse de passer cette journée en compagnie de ses copines Éléonore et Océane, et de son frère.

Une journée de jeux, chasse au trésor et pinata, suivi bien sûr du gâteau et des cadeaux, la comblera. Merci Camille d’être toi, une petite fille pétillante, pleine d’amour et si énergique. Nous t’aimons infiniment.

Le temps de se quitter

Après 1 mois passé avec nos amis du voilier Nawaks, il est temps de se quitter. Un mois intense où nous passerons beaucoup de temps ensemble. Un mois que nous avons aimé partager avec eux. Un mois qui nous a fait du bien, mais intense pour Naël. Les changements et la quantité de sociabilisation avec d’autres enfants ont été difficiles à gérer, mais tellement important pour Camille et nous, parents.

Merci les Nawaks d’avoir partagé un temps de notre voyage. Nous vous souhaitons bon vent et une belle suite de voyage. Prenez soin de vous !

Un temps pour méditer :

Profitons-nous plus de nos enfants lors d’un voyage comme le notre ? Nous pourrions être plus «saturés» du fait d’être tout le temps avec eux et de ce fait être moins à leur écoute ?