Panama côte Caraïbes
Vidéo en lien: Naviguer au Panama
Cap sur le Panama
Une belle navigation de 45 milles depuis les San Blas, à une moyenne de 6 nœuds, nous amène à Linton Bay. Nous ancrons dans cette grande baie, un mouillage qui peut s’avérer rouleur. A Linton Bay Marina se trouve un endroit pour faire nos formalités d’entrée. Nous passons en premier lieu à l’office de la marina pour contrôler tous les papiers, dont le pass sanitaire, qui sont envoyés aux autorités, nous recevons un papier quelques minutes ou heures plus tard. Celui-ci nous ouvre l’accès aux autorités portuaires, ainsi qu’à l’immigration. Nous avons dû attendre 24 heures avant d’être en règle, car l’immigration n’était pas présente. Pour naviguer et passer le canal de Panama, il est nécessaire d’avoir un permis de navigation. Il semble être possible de l’effectuer ici mais un délai d’une semaine est nécessaire. Nous décidons de le faire faire par notre agent qui s’occupe de notre passage du canal de Panama à Shelter Bay, cela nous évite de rester plus d’une semaine à la même place. Nous apprendrons plus tard que le prix de l’agent comprend également l’administration d’entrée !
Le mouillage est très sauvage. La côte du Panama est vallonnée et recouverte d’une forêt dense. C’est ici que nous entendrons les premiers singes hurleurs. Nous pensions au début qu’il y avait un chenil à proximité du mouillage !!! Cri étrange, surprenant et très fort. Vous pouvez par curiosité aller sur internet pour les entendre ou vous rendre sur notre vidéo mentionné plus haut. Nous aurons l’occasion de voir deux singes sur l’île Juan Joaquim et un paresseux mais celui-ci était caché en boule. Bravo à notre ami Alex qui a su le repérer.
Nous partons le lendemain visiter le petit village de Puerto Lindo. Un village très simple avec des habitants très aimable. Un avitaillement est possible quand vous rejoignez la route principale. Les environs ne sont pas très attractifs selon nous et continuons donc 11 miles plus loin et arrivons dans l’énorme baie de Portobelo.
Portobelo
Une baie découverte dans les années 1500 par Christophe Colon et qui fût un lieu très important dans le commerce de l’or venant du Pérou, l’or étant amené ici pour rejoindre ensuite l’Espagne. Les pirates ont vite fait leur apparition. Pour se défendre, 3 forts ont été construits: 1 au nord, Fuerte San Fernando que vous pouvez accéder en annexe et 2 au sud dans la ville de Portobelo, Fuerte Santiago et Fuerte San Jeronimo. Le premier fort est sur deux niveaux, vous pouvez aussi monter jusqu’en haut de la colline où se trouve la maison de la poudre. La visite de ces forts en vaut la peine. Le contraste avec la ville colorée, les palmiers, l’atmosphère particulière au vue de la pluviométrie qui amène de la mousse verte partout , vous emporte loin dans le voyage.
La ville de Portobelo est rempli de couleur, la typicité des maisons change. Nous avons l’impression de nous trouver à Tobago de Trinidad. Les maisons sont assez basse de type américaine. L’église, Iglesia San Felipe, est aussi belle à voir. Très grande avec des poteaux de bois d’un seul tenant. Ici se trouve un Christ noir. Nous déambulons dans les ruelles entre grande maison et logement plus modeste, entre voiture de luxe et pirogue, entre chemin de terre et bitume.
L’eau n’est pas propice à la baignade. Trois bras de rivière se jettent dans cette baie, mais à son avantage cela nous permet d’aller explorer ces rivières. Une belle nature, des oiseaux de différentes espèces, des zébus, de la mangrove, de la forêt tropicale, des herbes hautes, l’écosystème est très varié. Une escale qui nous aura vraiment plu, malgré les tonnes de pluie qui se sont abattues sur Niue. Ici le taux d’humidité est important. Tout devient très vite vert, les sols deviennent glissants. Niue n’apprécie guère ce climat, nous nous rendons compte que tout devient sale plus vite. Des bateaux aux alentours restés un peu trop longtemps à l’ancrage n’ont pas fier allure. Les sorties sont minutieusement étudiées pour trouver le bon créneau. Nous en profitons pour bichonner Niue, faire des crêpes, compléter nos carnets de voyage et cocooner un peu. Cela fait du bien. Nous espérons que plus loin le taux d’humidité redescende.
Ici vous trouverez 4 magasins de quoi vous ravitailler et des boulangeries. Ils ont également un bon stock en outillage en cas de besoin. Nous avions entendu dire que ce mouillage n’était pas sécure, mais nous n’avons rencontré aucun soucis. Nous étions environ 10 bateaux de passage. Vous pouvez mettre votre annexe au ponton de casa de la Vela. Francesco, un italien, vous recevra. Un homme très aimable et aidant pour tout.
Shelter Bay
Cap sur Shelter Bay pour s’occuper des formalités du passage du Canal de Panama. Cette baie est un endroit nécessaire pour se préparer au passage du canal. Nous sommes restés deux nuits à l’ancrage afin de rencontrer notre agent, effecteur le paiement et accueillir le pilote. Cet homme vient à bord pour mesurer le bateau et remplir des formulaires.
Un mouillage un peu agité par vent soutenu, la baie est grande et la mer du vent se forme facilement. Comme paysage vous avez le droit à des installations portuaires et comme voisin à des dizaines de cargos. Vous l’aurez compris ce mouillage n’est pas des plus paradisiaque. De plus, le seul moyen de faire un avitaillement est de mettre votre annexe à la marina de Shelter Bay qui vous demande 12$ pour l’annexe. Une fois à terre vous vous trouvez à environ 30 minutes du premier magasin. Première option vous prenez le taxi qui est d’environ 50$ l’aller-retour ou le bus de la marina à 25$. En faisant le calcul, il vaut peut-être mieux prendre 1 ou 2 nuits en marina. L’eau est gratuite à quai et pour les enfants, une piscine est présente.
Isla Naranjo
Nous repartons après deux nuits pour passer Noël aux Isla Naranjo avec le bateau copain Sanuk. Ancrés derrière deux îles désertes, nous passerons 3 nuits ici. Ce n’est pas le mouillage idyllique pour la baignade et les balades à terre, mais c’est mieux que Shelter Bay. L’eau n’est pas claire, mais nous trouvons une toute petite plage avec du sable et une eau plus claire qu’à l’arrière du bateau. Bon, on vous le dit à vous, mais la plage faisait office de détritus. Tous les déchets se retrouvaient ici. Pour compléter, nous nous sommes fait attaquer par des dizaines et des dizaines de moucherons. Nous avons passés notre temps dans l’eau, bien protégé des piqûres de moucherons. Le jour suivant, notre petite plage d’eau claire, ne l’était plus. Nous finirons par fêter Noël chez notre bateau voisin et d’aller d’un bateau à l’autre pour changer de «paysage». Des jeux chez l’un, apéro chez l’autre. Un Noël hors du temps, mais très sympathique et des enfants heureux d’être en bande. Merci les Sanuk !
Shelter Bay
Nous revenons sur nos traces et cette fois-ci nous prenons l’option de la marina pour 2 nuits. Nous devons avitailler en produits frais, les enfants ont besoin d’aller à terre et nous leur offrons cette possibilité pour quelques jours d’être parfaitement libre de se déplacer dans la marina et de pouvoir se baigner. Nous récupérons également mon papa ce qui simplifie l’accueil au vu du vent présent. Nous prenons le bus pour avitailler, ce qui nous permet de découvrir un peu l’intérieur des terres. Nous passons sur le pont qui surplombe le canal de Panama au loin. Nous prenons vraiment conscience de l’immensité de cette construction humaine. Ces cargos à perte de vue. Nous nous interrogeons sur leur présence, sur notre société, sur l’évolution de l’homme, les répercussions sur la nature et le monde. Le canal c’est aussi un chemin que nous avons décidé de prendre dans notre voyage, un choix de vie, un défi familial, une évolution de chacun de nous. Insignifiant, non certainement pas. Nous continuons notre quête de soi. Nous aurons également un petit aperçu de la ville de Colon. Difficile à croire ce que nous voyons. Un côté de la route il y a un Mac Do, un supermarché, une rue relativement bien entretenue. Vous traversez de l’autre côté, les immeubles sont complètement délabrés, un peu comme des images d’après guerre dans le journal télévisé. Le plus affolant, c’est que des personnes vivent dedans. Une vision qui fait mal, une incompréhension de ce que nous voyons. L’injustice est toujours aussi douloureuse pour nous et soulève de multiples questions.
Un séjour court en marina mais efficace. Nous profitons également de toujours prendre soin de Niue et de l’améliorer.
Rio Chagres
Nous filons 10 miles plus à l’ouest explorer un bras de rivière pour notre plus grande joie. Explorer, toujours explorer, qu’est-ce que c’est ressourçant, satisfaisant et palpitant. Nous voilà dans le Rio Chagres, seul, entourés de nature. Nous avons utilisé les cartes Bauhaus. L’entrée est assez étroite et bordée de cailles de chaque côté. Les cartes sont précises et le minimum de profondeur était de 5 mètres. Nous nous trouvons à présent en plein milieu de la rivière, mouillés par 9 mètres de fond. Calme plat, un petit vent nous balaye d’un côté, un petit courant porte Niue dans l’autre sens. C’est calme, très calme, paisible, très paisible. Au loin, nous entendons les singes hurleurs. Seul la chaleur vient rompre cette quiétude.
Le fort San Lorenzo se trouve à l’entrée du Rio et surplombe la passe. Nous partons en annexe découvrir ce lieu. Nous nous amarrons au ponton en bitume. Une route bitumée nous amène au fort après une quinzaine de minutes en pleine forêt. Le coût d’entrée est de 5$ par personne, les enfants également. Un fort en pleine restauration avec plusieurs panneaux indicatifs nous expliquant le lieu et l’histoire. Le fort San Lorenzo a été construit entre 1595 à 1768, il a été attaqué à plusieurs reprises. Un fort vraiment beau à visiter.
En revenant à l’annexe, nous aurons l’occasion de voir un coati du Panama et de pouvoir nous approcher vraiment proche. Un petit animal très curieux ! Nous verrons aussi des singes, sautant de branche en branche. A l’embouchure, nous avons eu la possibilité de nous baigner. Une longue plage sauvage est présente sur plusieurs kilomètres.
La fin de journée est belle. La chaleur s’atténue et laisse place aux sons des animaux. Les perroquets verts avec le bout des ailes rouges voltigent autour de nous, deux par deux. Serait-ce la saison des amours ? Nous entendons beaucoup de sons d’oiseaux. Un moment calme et ressourçant.
Le jour suivant, nous remontons le reste du fleuve sur 6 miles, jusqu’au barrage. La navigation se fait facilement, en étant attentif à quelques branches qui entravent le passage. La hauteur d’eau minimum enregistrée était de 8 mètres. Une fois arrivée au bout, il y a un bras de rivière qui part vers le barrage et un autre vers une sorte de petit lac. Nous mouillerons juste avant l’intersection des deux.
En prenant l’annexe, nous débarquons à un débarcadère situé dans le petit lac. De là, nous partons nous balader jusqu’au barrage et le lac Gatun.
Nous irons également voir les écluses du côté Atlantique. Une première vision de proche de ce qui nous attend dans quelques jours. Un endroit impressionnant à voir, regarder ces géants des mers est toujours surprenant.
Nous essayons de nous balader un peu plus dans les champs, mais nous nous faisons vite rappeler à l’ordre par la sécurité du canal, malgré que nous nous trouvons loin de écluses et qu’aucunes barrières ou panneaux ne nous l’interdisent.
Nous passerons plusieurs jours sur le rio. Un endroit sauvage, une jungle dense qui nous empêche de débarquer ailleurs qu’à l’entrée et au niveau du barrage. Une escale que nous avons adoré, se sentir si proche de la nature est un vrai bonheur, un ressourcement intense pour nous personne autiste. Peu de sociabilisation, proche de la nature, peu de stimulations sensoriels sont des points clés pour se ressourcer et se sentir bien. Nous voilà prêt pour traverser le canal de Panama !
Un moment pour méditer:
Apprendre à se connaître, c’est apprendre à connaître ses besoins. Des besoins qui sont nécessaire pour évoluer et à avoir davantage confiance en soi.
Bonjour,
Merci pour toutes ces précisions.
Vous êtes nos « défricheurs d’étrave »???
Ces petits coins sympa sont bien de les connaître car pas toujours facile à découvrir.
Bonne continuation.
Patrice sur Ar-men
Hi hi hi, un peu, mais il y a aussi pleins d’autres choses que nous ne faisons pas. Il faudrait plus d’une vie pour cela …
Magnifique lecture !
Merci de nous faire découvrir à chaque fois vos nouvelles découvertes, nouveaux lieux, nouvelles rencontres, nouvelles expériences ..tout cela nous ouvre tellement sur de beaux horizons
Je vous embrasse fort mes 4 mousquetaires des Océans ? ⛵️
Vous étiez particulièrement chic en tenue de Noël ??
C’est un plaisir de pouvoir partager, ce serait un peu égoïste de ne pas le faire ;-). Et c’est tellement enrichissant.
Pas mal la tenue de Noël, nous n’avions plus l’habitude!!!
Bises du bord
Toujours aussi plaisant, instructif et reposant de vous lire … L’esprit vagabonde, les rêves prennent formes avant de devenir bientôt réalité ….
Les cartes bauhaus que vous utilisez sont elles des cartes numérisées? Les utilisez vous avec open Cpn?
Bonne traversee
Je vous laisse vagabonder et rêver encore un peu avant qu’ils ne prennent forme.
Les cartes peuvent être achetées sur internet et numérisées. Nous les utilisons bien avec Open Cpn.
Bonjour la famille de Niue,
Je te lis et ressent l’intensité, le rapprochement du moment tant attendu et tant craint aussi.
L’hésitation entre l’exaltation de franchir une étape et celle d’aller vers l’inconnue.
Les temps de calme, de sérénité dans une nature dense et riche, les temps de désolation d’une civilisation mondialisé dont nous sommes aussi des acteurs bon gré ou malgré. La nature belle et généreuse, la ville défigurée et inégalitaire. Vous êtes en recherche, en questionnement, mais vous faites un voyage d’aventure, de plein de bonheur trouvé, vous êtes une fenêtre sur l’horizon au delà des préjugés avec la différence en étendard, la sincérité et l’amour.
Merci à vous et plein de bises à Papa les enfants et tous ceux qui vous accompagnent ou vous croise le temps d’une escale, d’une traversée. bises.
Encore et toujours de beaux et bons mots. Merci Luc de nous accompagner dans cette différence que tu connais aussi très bien.