L’annonce aux enfants

L’annonce aux enfants

Un moment tant attendu

Je l’attendais ce moment, de faire cette annonce aux enfants de notre vie future. Je l’ai pensé, réfléchis, partagé avec mes proches et avec les professionnels, et rêvé nuit après nuit. Cette envie de pouvoir dire aux enfants notre projet, nos envies et la vie que nous allions avoir dans quelques mois. Je ne sais pas très bien pourquoi cette attente fût si dure pour moi. Mais je pense que le fait de leur mentir, de leur cacher quelque chose ne m’aidait pas. Savoir que la plupart de notre entourage était au courant et pas mes enfants n’était pas concevable pour moi. Ils étaient les principaux concernés, donc ça aurait dû être les premiers informés! De plus, ce voyage me rendait euphorique. J’avais envie de le partager et d’en parler librement, ce que je ne pouvais pas faire. Je me sentais d’une certaine manière frustrée et coupée de ma liberté.

La lucidité de Patrice a fait que nous avons attendu de l’annoncer aux enfants pour différentes raisons. Nous en avons déjà parlé un peu dans notre article Trouver le bateau et L’annonce d’achat du bateau aux enfants.

Un cheminement

A deux, les choix sont toujours plus compliqués. Cela demande une certaine dextérité, entre son envie, l’envie de l’autre, le respect et l’écoute, ce n’est vraiment pas simple. Nous apprenons encore plus à nous connaître et à nous respecter. Le voyage et son introspection ont déjà commencé!

Je pense que j’avais fait mon choix depuis longtemps de faire cette annonce aux enfants assez rapidement. Patrice voulait le faire le plus tard possible. Après un cheminement, un compromis s’est fait tout naturellement, enfin presque! C’est sûr que ça n’a pas été le plus simple de toutes les préparations, mais je crois que nous sommes satisfait tous les deux du timing et de son déroulement. C’est le principal.

On y est

Et voilà que ce moment est arrivé sans qu’il soit planifié. Il a surgit lors du souper de ce soir. Comme a son habitude, Naël posait des questions sur le bateau. Il se demandait notamment comment nous allions tout emmener sur le bateau. Il a sugéré d’acheter une cabane où nous pourrions mettre les affaires que nous n’emmènerions pas pour habiter sur le bateau. Patrice et moi avons profité pour rebondir en leur annonçons notre souhait et notre projet.

Camille n’était pas joyeuse comme à son habitude. Au début, elle grimaçait et était pensive. Camille a été rassurée de savoir que la famille et les copains pouvaient nous rejoindre. Elle s’est enthousiasmée en pensant aux dauphins qu’elle pourrait voir et a réussi davantage à se projeter.

Quand à Naël, il était plutôt heureux et très intéressé en posant mille et une questions. Il a pu évoqué ses peurs, d’autant plus qu’il est dans une période où il les vit beaucoup plus qu’avant.

Nous avons été attentif à leurs questionnements et avons expliqué globalement comment ça allait se dérouler dans les prochains mois. Nous avons pu utilisé une frise murale qui représente l’année pour visualiser le timing jusqu’au départ. Vous pouvez aussi en télécharger une ici.

Les mots de Patrice: « Nous attendions l’opportunité de pouvoir leur annoncer notre projet. Celle-ci s’est présentée ce soir et a été globalement bien accueillie par les enfants. Je suis très heureux de ce nouveau pas vers le départ. »

Il est tard, les enfants dorment. Ils n’ont pas eu de difficultés à s’endormir, donc on peut en déduire qu’ils sont sereins. Tant mieux. Demain nous aurons droit certainement à d’autres questions!

Le bon timing pour faire l’annonce aux enfants en bas âges 

  • Eviter d’annoncer trop tôt. La notion du temps n’est pas encore acquise et l’attente peu être très longue pour eux. Il est judicieux d’avoir recours à un planning visuel pour faciliter leur compréhension. Ils peuvent au besoin s’y référer quand bon leur semble.
  • Attention si l’entourage est au courant et pas les enfants. Il peut vite y avoir des informations dites devant les enfants. Ils ne sont bien sûr pas bête et comprennent bien plus vite qu’on ne le croit. La plupart des enfants ont une sensibilité importante et ressentent facilement les non-dits. Ne les oublions pas et respectons-les.
  • Restez discret. Même si nous faisons attention à ne rien dire, notre comportement change forcement. Ils voient que des choses pas ordinaire se passent. Ils peuvent vite se faire un scénario qui n’est pas le bon où cela engendre de l’anxiété chez eux. Pensez à être le plus clair possible.
  • Contraintes sociétales. Genève est petit et les enfants peuvent vite commettre un impair. Nous ne pouvions pas demander aux enfants de garder un secret durant plusieurs mois. Nous avons donc attendu que le travail de Patrice soit informé de la situation, pour l’annoncer aux enfants.
  • Acheter son bateau est un bon tremplin. Les enfants se sont projetés sur des voyages lointains comme dans les îles aux Antilles ou en Afrique sans savoir vraiment la distance et le temps pour y aller. Cela nous a permis de leur expliquer que c’était faisable mais qu’il fallait prendre de très longues vacances pour le faire. Ils ont ainsi fait aussi leur cheminement.
  • Avoir déjà une expérience. L’idéal c’est que les enfants aient déjà eu l’expérience de vivre ce qu’ils vont vivre sur du court terme. Par exemple, pour notre cas nous sommes partis 10 jours en voilier durant les vacances de Pâques 2019. Cela leur permet de pouvoir se rendre compte de ce en quoi ça consiste et d’avoir moins d’appréhension. Et à nous parents d’avoir des exemples concrets pour répondre à leurs questions.
  • Un besoin d’être rassuré. Le fait de savoir qu’ils reverront la famille et certains de leurs amis était important pour eux. Je trouve qu’il est primordial de leur faire savoir tout ce qui peut les rattacher à leur vie d’avant le voyage, ils se sentent moins déstabilisé.

Nous avons fait l’annonce aux enfants environ six mois avant notre départ de Genève. Bien sûr cela dépend de chaque enfant. Pour notre part nous y avons été aussi un peu au feeling. Vous parents, c’est vous qui connaissez le mieux vos enfants, c’est donc vous qui savez ce dont ils ont besoin.

Un temps pour méditer:

« Nous ne sommes pas maître de tout, mais quand le moment est venu nous le savons ».